Bernard SUDRE
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poesie

Toi


A dix pas par hasard
J’ai croisé ton regard.
Mon âme déjà troublée,
Mon cœur déjà blessé,
Ne devait que savoir
Où et quand te revoir.

Je t’ai revue souvent,
Craignant qu'à ces instants
Mon sourire hésitant,
Un seul pas déchirant  
Me sépare de toi
Pour écouter ta voix.

Souvent l’ai-je écoutée,
Voulant toujours plus près,
Qu’un petit désarroi,
Un tout petit émoi,
Ne m’éloigne une fois
Qu’à un souffle de toi.

Souvent m’a t’il troublé,
Désirant effleurer,
Et m’approcher encore,
Et ressentir plus fort,
Pour une fois goûter
Tes lèvres et ton baiser.

Souvent ai-je fondu,
Si tendrement ému,
Découvert sous mes doigts,
Toujours si maladroits,
Plus près de tout mon cœur
Ta peau et sa douceur.

Souvent elle m’enivra,
Souvent elle m’effleura,
Je rêve d'un parcours
Où dans le demi-jour
Je caresse le dessein,
De découvrir ton sein.

Souvent ils ont bercé
Le plus doux des baisers,
Entraînant mon élan,
Mon corps éperdument,
Au plus profond de toi,
Le plaisir me foudroie.

Trente ans déjà,
Par hasard,
J’ai croisé ton regard.


Mai – août 2004

Nuages

 

Mon tout petit nuage Blanc
Tu viens par-dessus tous les vents
Souffler dans mes yeux les couleurs
Comme un trait de soleil
Sur des milliers de fleurs
Serait tombé du ciel.

Mon tout petit nuage Gris
Tu viens par-dessus tous les bruits
M’offrir de ton cœur la clémence
Comme un midi trop chaud
Où le ciel de son silence
Endort les hommes et les oiseaux.

Mon tout petit nuage Noir
Tu viens par-dessus l’ombre du soir
Poser sur mes lèvres tes baisers
Comme un air léger tirerait
Dans le ciel un grand voile
Allumant tour à tour les étoiles.


Juin 2005

Egaré


Je me suis égaré
Dans un grand champs de mai

Et mesuis retrouvé
Sous un nuage noir

Je me suis égaré
Dans un grand champs de blé

Et me suis retrouvé
Dans l'orage le soir

Je me suis évadé
Dans les vignes dorées

Et je suis arrivé
Perdu et sans mémoire

Je me suis évadé
Dans les vents étirés

Et je suis arrivé
L'hiver, transis, gelé

Je me suis assoupi
Dans un grand champs givré

Tout recroquevillé
Avec mon cauchemar

Je me suis endormi
Au pîed de ce pommier

Me suis plus réveillé
dans ce grand champ de mai


Juillet 2005

 



Mai


Juin


Juillet


Aoüt


Septembre


Octobre


Novembre


Décembre


Janvier


Février


Mars


Avril

La pierre


La lourde pierre grise et sombre
S’immobilise
Dans son silence.
Toujours plus dure, insensible et sourde,
Se tait

Ne roule plus, ne s’use plus que par le vent
Que par le temps,
Que par le chaud qui la sèche
Et le froid qui la durcit

Vol arrêté en plein vol
Course figée en plein élan
Chant tu en pleine vie
Cailloux écrasé sur le sol
Immobile et silencieux
Gris et granuleux
Possèdes-tu la vie ?


juillet 2005

Hiver


Je me suis échoué
Au milieu d’une mer
De larmes et de tristesse

Par un ciel écrasé
Du grand froid de l’hiver,
Engourdi, je paresse.

M’endormir étouffé
Par mon destin amer
Ma vie, je te laisse


Hiver 2006

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Je publie dans cette page des poèmes, des textes poétiques, humoristiques, des réflexionx diversses. Ils sont écrits durant la saison d'été, dans le calme et la fraîcheur de ma galerie de Cordes sur Ciel. Voici pour le moment cinq poèmes.